Le corps de l’homme n’est pas seulement cette enveloppe architectonique faite de matériaux organiques. Il est sa racine identitaire. Sa chair incarne son être-au-monde, son ancrage vivant. Pourtant, aux yeux de notre société contemporaine, cet ancrage du corps tend à disparaître. Le corps deviendrait une sorte d’autre avec lequel il faut sans cesse négocier. À travers sa chair, le corps humain offre une lecture de notre vécu. C’est par elle que nous existons les un·e·s par rapport aux autres. Cette chair « parle » parfois bien avant nos mots et nos intellects.
Chairs meurtries, à vif, violentées, transformées, extraordinaires, hors-normes, captivantes, renaissantes, en manque, isolées, attendrissantes… Dans FLESH, les personnages sont marqués au travers de leurs chairs. Celles-ci s’expriment pour dire la pulsion de vie qui les anime. Chacun des personnages avance, non sans risques, dans des interactions sociales, familiales, intimes, personnelles plus ou moins solides, avec des relations à soi et aux autres plus ou moins grandes.
FLESH veut tendre ce maillage des chairs et l’exposer aux spectateurs. Le corps, figure centrale de notre théâtre, rappelle avec force la précarité infinie de l’existence. La chair à nue s’invite, fragile et imparfaite, nous révélant sans cesse le temps qui passe et le mourir de l’être. Notre théâtre permet d’entamer les corps, de les malmener, d’en faire jaillir le sang, de les conduire vers la mort et d’en revenir. Nous pouvons écorcher ces corps contre le monde pour faire ressurgir le besoin d’existence. Notre théâtre se veut une transgression insupportable pour nos sociétés occidentales ; vie, mort, souffrance, poésie, humour s’entrechoquent au fil de nos histoires. Il nous faut, toujours devant témoins, crever l’opacité de sa peau qui sépare le monde.
Par l’expérience collective que permet le théâtre, en utilisant la chair comme socle de notre vocabulaire théâtral et comme lieu d’expérimentation de l’être humain – tant du côté des spectateur·rice·s que des acteur·rice·s –, nous dépeignons un monde grinçant et décalé où tout va formidablement mal. FLESH, spectacle visuel et non-verbal, oscille entre réalisme, tragi-comédie et fantasmagorie.
Au travers de FLESH, c’est la pulsion de vie que nous voulons faire éclater sous le regard des spectateurs. La vie est un risque inconsidéré pris par nous, les vivants. Notre théâtre visuel et sans mots prend le risque de s’emparer de ces solitudes pour révéler le besoin du collectif, la nécessité du lien entre les individus. Sans cesse, dans notre théâtre et davantage dans FLESH, il nous importe de marteler ce besoin de relation, de lien avec autrui, avec l’espèce humaine, retrouver cette relation de confiance envers nous-même et envers l’autre ; nous sommes tous des risques les uns pour les autres .
Du 16 au 17 mars 2024, au National Taichung Theater, Taichung, Taïwan
Du 9 au 11 avril 2024, au Théâtre de La Croix-Rousse, Lyon, France
Du 13 au 15 février 2024 à la Maison de la Culture, Tournai, Belgique
Du 8 au 10 février 2024 au Festival Antigel, Genève, Suisse
Le 1 février 2024 à L’Odyssée, Périgueux, France
Du 18 au 19 janvier 2024 au Centre Culturel Jacques Duhamel, Vitré, France
Du 23 au 24 novembre 2023 à la Biennale des Arts du Mime et du Geste, Bagneux, France
Du 12 au 13 aout 2023 au Tampere Theater Festival, Finlande
Du 17 au 22 avril 2023 au Théâtre les Tanneurs, Belgique
Les 13 et 14 février 2023 au Festival de Liège, Belgique
Du 25 au 28 janvier 2023 au London Mime Festival, Barbican, Angleterre
Du 18 au 25 juillet 2022 à la 76eme Edition du Festival d’Avignon, France
Les 11 et 12 mars 2022 au Kinneksbond (Centre Culturel Mamer), Luxembourg
Les 8 et 9 mars 2022 au Centre Culturel de Huy, Belgique
Du 15 février 2022 au 26 février 2022 au Théâtre les Tanneurs, Belgique